Sécurité et surveillance lors des JO d’hiver 2030 : entre innovation et controverse
SécuSurT
Les Jeux Olympiques d’hiver 2030, prévus notamment à Nice et dans les Alpes, s’annoncent comme un rendez-vous sportif majeur pour la France. Au-delà de l’enjeu sportif, la question de la sécurité des spectateurs, des athlètes et des installations est au cœur des préoccupations de l’exécutif.
Dans ce contexte, le gouvernement a présenté un projet de loi spécifique, visant à prolonger l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) et à mettre en place plusieurs mesures inédites pour assurer un niveau de sûreté maximum.
1. La vidéosurveillance algorithmique (VSA) :
La VSA désigne un système de vidéosurveillance assisté par intelligence artificielle, capable d’analyser en temps réel des flux vidéo pour détecter automatiquement certains comportements ou objets jugés suspects :
- Attroupements anormaux
- Objets abandonnés
- Fuite ou mouvement de panique
- Personnes au sol, etc.
Cette technologie ne repose pas sur la reconnaissance faciale (encore interdite en France pour usage sécuritaire), mais sur des
modèles comportementaux pré-entraînés.
La VSA a été autorisée de façon expérimentale pour les
JO de Paris 2024, avec une échéance initialement fixée à mars 2025.
Le nouveau projet de loi présenté fin avril 2025 prévoit de prolonger cette expérimentation jusqu’au 31 décembre 2027, afin de couvrir l’organisation des JO d’hiver 2030.
2. Des mesures complémentaires : contrôle renforcé et encadrement ciblé
Outre la VSA, d’autres dispositifs inédits sont évoqués dans le projet de loi : « Super-vigiles »
Des agents de sécurité privée spécialement habilités pourraient intervenir aux abords des sites olympiques, notamment pour :
- Effectuer des contrôles visuels des coffres de véhicules, avec consentement
- Assister les forces de l’ordre dans la détection de comportements suspects
Ces agents seraient formés à des missions spécifiques, en lien avec l’intelligence artificielle et les protocoles de surveillance renforcée.
Le texte ouvre la possibilité de
restreindre l’accès de certains individus aux sites olympiques, sur décision administrative, dans une logique de
prévention des troubles à l’ordre public.
Il s’agirait d’extensions ponctuelles des interdictions de stade, appliquées à l’échelle des JO.
Des zones sécurisées, dotées de sas, portiques, et contrôles automatiques, seraient installées autour des principaux lieux d’événements : patinoires, villages olympiques, espaces presse et logistique.
3. Une sécurité plus intelligente… mais aussi plus controversée
La VSA, bien que prometteuse, suscite un débat intense sur le respect des libertés publiques :
- Absence de base légale pérenne : l’usage reste encadré par une loi d’exception (expérimentation).
- Manque de transparence sur les algorithmes utilisés
- Risque de généralisation hors contexte sportif, notamment dans les villes déjà équipées
Des organisations comme La Quadrature du Net ou la Ligue des droits de l’homme dénoncent une normalisation de la surveillance automatisée.
L’organisation des JO d’hiver 2030 accélère l’introduction de
technologies de surveillance avancées dans les espaces publics.
Si ces dispositifs peuvent
renforcer la détection des menaces, ils imposent également une
vigilance constante quant à leurs usages, leurs dérives potentielles, et leur avenir au-delà des événements.
Le débat reste ouvert : jusqu’où aller pour garantir la sécurité sans compromettre nos libertés ?
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